Robot de traite : repenser la circulation des laitières

La circulation des animaux est une des clés du bon fonctionnement d'un système de traite automatisée.La robotisation de la traite constitue un profond changement dans une exploitation laitière, comme en témoignent les associés du Gaec Nolot, à Aroz en Haute-Saône : organisation quotidienne du travail et de l'astreinte, alimentation et complémentation du troupeau, et même jusqu'à l'abreuvement !

Le 29 avril 2014, le Gaec Nolot ouvrait ses portes en partenariat avec la société Delaval et Agriest pour partager son expérience du passage à la traite robotisée. Située sur la commune d'Aroz, dans le département de Haute-Saône, cette exploitation fait partie des élevages leaders de la race montbéliarde, en particulier pour ses niveaux de production élevés, associés à de forts taux protéiques. C'est le résultat de choix stratégiques d'avant-garde, tant en matière d'organisation (Cuma), d'alimentation (passage au DAC), que de génétique. Le départ en retraite 2013 de Claude, fondateur du Gaec, sans remplaçant "familial" potentiel, a remis en cause l'orientation de la ferme. En cause, la lourdeur de l'astreinte de la traite des 65 vaches à haut-potentiel (10 000 kg de moyenne laitière), reposant sur les épaules deux membres restants du Gaec, un jeune couple avec trois enfants... « Nous nous sommes posés la question d'arrêter le lait », témoigne Hervé, qui a été confronté au délicat problème de trouver un associé ou de recruter un salarié.

20 vaches à pousser !

Le choix d'investir finalement dans l'automatisation de la traite a été mûrement réfléchi. « D'après mes calculs, le robot revient à environ deux tiers du prix de la main d'œuvre salariée (salaire et charges salariales), en prenant en compte l'amortissement, le contrat de maintenance, les consommables… » Sans négliger le fait qu'un robot ne prend ni vacances, ni week-end, et ne tombe jamais malade ! C'est donc un VMS (voluntary milking system) de Delaval qui a été installé dans le bâtiment existant, une aire paillée avec cour intérieure et couloir d'alimentation central. Mais le passage au robot est loin d'être passé "comme une lettre à la Poste". « Une partie des vaches, une vingtaine environ, n'allaient pas se faire traire spontanément. Il fallait les pousser tous les jours pour qu'elles aillent au robot ! » Soit un an de galère, dont Hervé et son épouse Katia sont sortis en provocant une réunion avec leur fournisseur d'aliment et l'installateur du robot.

Attractivité de l'aire d'attente

L'accès aux abreuvoirs a renforcé l'attractivité de l'aire d'attente du robot de traite.Cette rencontre a débouché sur plusieurs évolutions du système d'élevage. D'abord l'alimentation et sa complémentation. Il a fallu résoudre un problème de sub-acidose chronique, inhérent à la forte densité énergétique de la ration (31 kg brut d'ensilage maïs de bonne qualité), et peu favorable à la bonne locomotion des laitières. Cela s'est fait en jouant notamment sur l'apport de fibres, d'azote soluble, de protéines protégées, d'oligo-éléments et de vitamines. « Nous avons donc remonté le niveau de fibres et tamponné cette ration en introduisant de la luzerne déshydratée, de manière à favoriser la rumination et limiter la baisse du pH ruminal », explique Christophe Bigand, conseiller en nutrition animale à la SAS Giroux, fournisseur du Gaec.

Critères d'accès au robot

Les réglages du portillon d'accès au robot ont aussi été revus, avec une modulation selon le stade de lactation et le niveau de production. « Le critère de la traite reste prépondérant, mais en permettant aux hautes productrices de venir plus souvent pour qu'elles aient le temps de manger (pas plus de 2,5 à 3 kg d'aliment concentré à chaque visite). » Ainsi une multipare pendant ses 100 premiers jours de lactation pourra revenir au robot six heures après sa visite précédente... à condition d'avoir produit au moins 8 litres de lait lors de ce précédent passage ! L'attractivité de l'aire d'attente du robot, déjà renforcée par un revêtement de sol caoutchouc (Kura P), l'a été davantage avec l'installation des abreuvoirs. L'ensemble de ces mesures a permis de fluidiser la circulation des laitières et d'optimiser le fonctionnement du robot dans le temps, en limitant aussi bien les périodes d'inactivité que celles d'engorgement. Les associés y ont aussi retrouvé la sérénité. Enfin, les résultats techniques prouvent que l'efficience économique est bien au rendez-vous.

  Quantité/VL Impact économique
Concentré supplémentaire quotidien distribué pour attirer les vaches au robot (350 € la tonne)
+2 kg -0,70 ct
Production laitière supplémentaire permise par l'augmentation de la fréquence de traite
(31 L x 15%), lait payé 370 € la tonne
+4,65 L +1,72 €
Bilan économique de la robotisation
(par VL et par jour de lactation)
  +1,02 €

 

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